Vian est mort à trente-neuf ans
Il a créé vite ses vies parallèles
Il a écrit pensé joué fêté à tous les étages
Vécu vite – il n’avait que peu de temps
Vian portait le prénom d’un tsar russe
Sa mère admirant l’opéra, Moussorgski
Il a snobé les règles de l’unité
Et s’est donné d’autres noms
Il a soufflé dans une trompette
Aimé ses proches, joué à la tribu
Il a snobé son temps
Déchiré sa vie pour la recoudre autrement
Il a saisi tous les fils flottant au vent
L’envol de la pensée
Il a snobé les monomaniaques
Préféré les ailes du jazz
Il a placé dans ses chansons des mots
Comme bombe H ou écorche poulet
Comme jaja Johnny java
Comme guibolles ou déserter
Lisez Vian écoutez-le
Ça ouvre les poumons
Ça lâche du lest
Ça sort de partout
Vian aurait pu goûter au Vin d’Arbois
Sortir des Ravins Bio
Réprimer des Airs Bovins
Sortir son Sabir Ovni
Distribuer les Ivan Brios
Se renommer Boris Vain
Il est allé vite et en tous sens
Il a remis en question tous ordres
A vu ses enfants naître et son père assassiné
Il a snobé la vie et s’en est allé
Odile Cornuz, mars 2018