C’est du toc, c’est un tic
Puis une belle insulte
Aurait-il pu lancer
Désapprouvant ma pique
Trop ric-rac, ce mic-mac
Et vous à peine saoûle
Vous auriez renchéri
Brandissant votre bic
L’intrigue est mince et nulle
L’air même en est vicié
J’en serais fort marrie
Sous l’hibou qui hulule
Car les oiseaux de nuit
Abondent en ces lieux
Passant toute la vie
A ne dormir que peu
Enfermés dans le noir
Ils cherchent la lumière
De la verve et des fards
Et de quelque chimère
Père de Cyrano
Un dénommé Rostand
Ils en disent les vers
Comme on enfile un gant
Des fameuses répliques
Celle du nez multiple
Se glissent vers le soir
En alertes oreilles
Bouffées romantiques
Valeur définie sûre
Registres familiers
Ou nobles alternés
Pudeur de la souffrance
Refus des compromis
Sans unité cinq actes
Où sens du sacrifice
Soif d’idéal, panache
Voltigent, excessifs
En escrime verbale
Voire carte du tendre
Pied de nez, pourquoi pas ?
Mais à qui et à quoi ?
Les mots nous ont guidés
Il faut les partager
La saison a passé
Avec l’Ukiyo-e
Ay ay ay ce fut doux
Ces bananes flambées
Un champion a couru
Pour se connaître soi
Un défi de saveur
Vertu de toutes mères
Même des snobs, pardi !
Fragile, dites-vous ?
Ce qui me pend au nez ?
Pas la grippe espagnole
Destin dudit Rostand
Il y a cent ans déjà
Moi comme dit Baschung
Je ne mourirai pas
Odile Cornuz, avril 2018