Quel est-il cet Oiseau bleu tout droit sorti de l’imaginaire de Maeterlinck ? Comme l’Oiseau vert de Carlo Gozzi, c’est un animal merveilleux, capable de sauver, car l’Oiseau bleu est prophylactique, mais il est bien plus que cela encore : métaphorique, symbolique et métaphysique, il nous ouvre joyeusement sur l’« âme du monde », Gaïa, et nous invite à l’écouter.
Dans cette adaptation, un soir de Noël dans une maison de retraite, la fée Bérylune revient visiter le maintenant très vieux Tyltyl. Elle lui demande une ultime fois de se remettre en quête de l’Oiseau bleu qui seul pourra sauver sa fille malade. La fée lui remet comme talisman un diamant capable de révéler l’âme des objets et du vivant. Grâce à ce joyau, Tyltyl pourra se rendre au pays des souvenirs, parler avec les animaux et les arbres ou se confronter aux fléaux du passé et de l’avenir. Le conte se déploie alors avec adjuvants et opposants, cages, portes et passages secrets. Cette quête de l’Oiseau bleu devient une course poursuite folle et poétique pour échapper à la mort qui poursuit Tyltyl.
In fine, peu importe que cette aventure soit ou non imaginaire : cette traversée initiatique est pour nous-mêmes salvatrice, nous apprenant que « la félicité, c’est cet oiseau bleu qu’un poète chercha toute sa vie, en parcourant la terre, alors qu’il l’attendait sagement à la maison. » L’important est de continuer la quête jusqu’à son dernier souffle, et de transmettre le flambeau de la recherche de l’impossible.
Crédit Photos © Lauren Pasche
Crédit Vidéo © Taylor Diggelmann
BENJAMIN KNOBIL — Écrivain, acteur et metteur en scène, il crée en1993 la Compagnie Nonante-trois et réalise plus d’une trentaine de spectacles en Suisse et en France dont Boulettes (prix SSA 2008), L’Enfant et les sortilèges de Ravel et Colette (2010), Le Chant du Crabe (2011), Crime et Châtiment de Dostoïevski (2013), L’Amour masqué de Messager (2014), Bouffons de l’Opéra (2016), La Putain de l’Ohio de Hanock Levin (2017), Les Trois Baisers du diable d’Offenbach (2018), Jeanne et Hiro de Richard Dubugnon (2019), ou Antigone d’après Sophocle (2021), Les clochards Célestes du Rebetiko présenté au TKM (2022). Cette année 2023, tout en étant artiste associé pour deux ans au TKM, Benjamin Knobil, intrépide, a multiplié les événements où il joue avec Le Chant du Levain de Michel Sauser, La Poésie du Gérondif de Jean-Pierre Minaudier, mise en scène par Michel Toman, et Prudence d’Olivier Chiacchiari, mais aussi avec des créations dont il signe la mise en scène, à savoir Boris Vian, Mozart et Nous, et Femmes parallèles – dont il a écrit le texte, comme c’est le cas de Neil, mis en scène par Dylan Ferreux.
MAURICE MAETERLINCK — Écrivain belge (1862-1949), auteur notamment de La Princesse Maleine (1889), de L’Intruse et des Aveugles (1890), de Pelléas et Mélisande (1892), d’Intérieur (1894), d’Ariane et Barbe-Bleue (1902), de L’Oiseau bleu (1908), du Sel de la vie (1919), mais aussi d’un essai sur La Vie des abeilles (1901) et sur L’Intelligence des fleurs (1907), Maurice Polydore Marie Bernard, comte Maeterlinck, a été la figure de proue du mouvement symboliste au théâtre, en rupture complète avec le naturalisme alors dominant. Issu d’un milieu aisé, il étudia dans un collège de Jésuites, destiné à une carrière d’avocat, alors que féru de littérature. Après quelques années de droit, renonçant au barreau, il se mit à fréquenter les milieux littéraires belges, puis partit s’installer à Paris en 1886. Il y rencontra Villiers de l’Isle-Adam et les poètes symbolistes, dont les conceptions littéraires l’influencèrent grandement. Ses premiers recueils de poèmes symbolistes, Les Serres chaudes (1889) et plus tard Quinze chansons (1896), le firent remarquer dans le milieu des lettres. Mais ce furent surtout ses pièces de théâtre qui le firent connaître du public (dix-sept de ses œuvres ayant été adaptées pour l’opéra) et lui valurent le prix Nobel en 1911.
ÉQUIPE ARTISTIQUE
Mise en scène et adaptation :
Benjamin Knobil, artiste en résidence au TKM
Assistante à la mise en scène :
Flavia Papadaniel
Collaboration artistique :
Omar Porras
Musique et arrangements :
Didier Puntos assisté
de Lee Maddeford
Univers sonore :
Bernard Amaudruz
Lumières :
Estelle Becker
Scénographe :
Jean-Luc Taillefert
Vidéo & son :
Sébastien Guenot
Chorégraphe :
Anaïs Glérant
Costumes :
Marine Lesauvage assistée
par Mireille Dessingy
Fabrication des costumes :
Charlotte Lépine
Accessoires :
Fanny Gamet
Masques et visages :
Viviane Lima-Chollet
Régie lumière:
Estelle Becker en alternance avec
Théo Serez
Avec :
Philippe Annoni
Amélie Chérubin-Soulières
Boris Degex
Delphine Delabeye
Lou Golaz
Didier Puntos
Aurélie Rayroud
Diego Todeschini
Côme Veber
Administration pour la Cie Nonante-trois :
Laurence Krieger-Gabor
Production :
Cie Nonante-trois ; TKM Théâtre Kléber-Méleau
Ce spectacle a été créé en mars 2024 au TKM Théâtre Kléber-Méleau à Renens.
Avec le soutien de :
La Loterie Romande
Fondation Jan Michalski
Pour-cent culturel Migros
Ernst-Göhner Stiftung
Fondation Leenaards
Fonds des Teintureries
Les Amis du TKM
Fondation du Centre Patronal
Canton de Vaud
La Fondation Françoise Champoud
Remerciements :
Théâtre du Loup
Artefax
Théâtre de Carouge
Geneviève Pasquier
Michel Sauser
Éléonore Giroud
École de cirque de Lausanne
Frank Fredenrich, Scènes Magazine, « L’Oiseau bleu » – 01.03.24
Bertrand Tappolet, leprogramme.ch, « Regard poétique sur le monde » – 01.03.24
Lea Gloor, 24 heures, « L’Oiseau bleu déploie ses ailes au TKM » – 05.03.24
Alexandre Demidoff, Le Temps, « L’Oiseau bleu distille toujours ses sortilèges » – 08.03.24
Patrick Ferla, « L’envol musical de L’Oiseau bleu » – 08.03.24
Lea Gloor, 24 heures, « Un Oiseau bleu planant au TKM » – 09.03.24