Connaissez-vous Eugène Onéguine, ce roman d’Alexandre Pouchkine écrit entre 1821 et 1831— celui-là même qui inspira Piotr Tchaïkovski pour son opéra en 1878 et dont le personnage éponyme incarne la figure romantique de la jeunesse aristocratique mondaine de Saint-Pétersbourg, festive, adepte du luxe et désœuvrée ?
Vous souvient-il de tous ces ingrédients du romantisme, du spleen au duel fratricide en passant par l’amour impossible ? Il y est en effet question de l’héritage de domaines en campagne, d’une amitié « pour tuer le temps » avec Lenski, un jeune poète amoureux d’Olga, d’une jeune fille vertueuse, éconduite, Tatiana, mais aussi de trahison et de mort… Un classique est « une pièce d’or dont on n’a jamais fini de rendre la monnaie », disait à juste titre Louis Jouvet. Vous allez en faire l’expérience sensible à travers un dispositif scénique bi-frontal où chaque spectateur, équipé d’un casque audio, est invité à une plongée dans l’imaginaire, conduit par des voix, tantôt chorales, tantôt chuchotantes de cinq comédiens qui se mêlent parfois à une bande-son réalisée à partir d’extraits de l’opéra de Tchaïkovski.
Vous retrouverez l’équipe artistique d’Un fils de notre temps, avec son esprit de troupe, et la saveur de la traduction d’André Markowicz, cet orfèvre de la langue russe qui a mis près de vingt-huit ans à traduire les cinq mille cinq cent vingt-trois vers de ce roman, et su transmettre la saveur de la métrique russe et de la langue de Pouchkine.
ALEXANDRE POUCHKINE — Né en 1799 à Moscou dans une famille de la noblesse russe, il est l’arrière-petit-fils d’un jeune noir acheté à Constantinople et offert comme curiosité au premier empereur — qui lui assura une excellente éducation, fortune et carrière. Lecteur passionné dès sa jeunesse, Alexandre Pouchkine se consacre à la littérature au sortir du Lycée Impérial. Condamné à l’exil par le tsar Alexandre Ier pour avoir écrit des poèmes libertaires, il échappe à la Sibérie, mais doit se rendre en 1823 en Crimée et dans le Caucase. C’est alors qu’il écrit un roman en vers, Eugène Onéguine, parallèlement à de la poésie. Nicolas Ier devenu Tsar, clément, le fait revenir à la cour, mais le poète meurt d’une balle dans le ventre reçue en 1937 lors d’un duel, laissant une œuvre avec poèmes, contes, nouvelles et drames — dont Boris Godounov (1825), La Roussalka (1832) ou La Dame de pique (1933).
JEAN BELLORINI – Après avoir reçu une solide formation à l’École Claude Mathieu, Jean Bellorini crée à vingt-deux ans, en 2003, la Compagnie Air de Lune et met en scène la même année La Mouette, puis Yerma (2004), Oncle Vania (2006), L’Opérette (2008), Tempête sous un crâne (2010), Paroles gelées (2012), Liliom et La Bonne Âme du Se-Tchouan (2013), Cupidon est malade(2014), Un fils de notre temps et Moi je voudrais la mer (2015), Le Suicidé, Antigone, Karamazov, La Cenerentola (2016), 1793, On fermera les mansardes, on en fera des jardins suspendus, Orfeo, Erismena , Kroum (2017) et Un instant (2018).
En 2019, il met en scène Quand je suis avec toi, il n’y a rien d’autre qui compte. Depuis 2014, parallèlement à son activité de metteur en scène de théâtre et d’opéra, il dirige le Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis.
ÉQUIPE ARTISTIQUE :
Mise en scène :
Jean Bellorini
Réalisation sonore :
Sébastien Trouvé
Assistanat à la mise en scène :
Mélodie-Amy Wallet
Composition originale librement inspirée de l’opéra Eugène Onéguine de Piotr Tchaïkovski
Enregistrée et arrangée par :
Sébastien Trouvé
Jérémie Poirier-Quinot
Flûte :
Jérémie Poirier-Quinot
Violons :
Benjamin Chavrier
Florian Mavielle
Alto :
Emmanuel François
Violoncelle :
Barbara Le Liepvre
Contrebasse :
Julien Decoret
Euphonium :
Anthony Caillet
Régie lumière:
Agnès Evain
Avec :
Clément Durand
Gérôme Ferchaud
Antoine Raffalli
Matthieu Tune
Mélodie-Amy Wallet
Spectacle créé le 23 mars 2019 au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis (France)
Le texte est publié aux éditions Actes Sud, collection Babel.