LES TROIS SOEURS CRÉATION

02.11–21.11.21

D’APRÈS ANTON TCHEKHOV

Mise en scène: Gianni Schneider

En préparant la pièce de Tchekhov, j’ai été rattrapé par l’actualité du propos et l’évidence des parallèles observables entre la situation vécue par les personnages de la pièce, et notre propre situation.

Face à la pandémie du Covid, nous avons vécu l’obligation du confinement comme une période suspendue, figée, hors des contingences ordinaires. Cette attente subie comme une mise entre parenthèses, résonne tel un parallèle de l’univers confiné dans lequel évolue la famille Prozorov. Englués dans la fin d’un empire et d’une aristocratie sur le déclin, les Trois Sœurs et leurs proches vivent en effet dans un monde clos, replié sur lui-même.

Bien qu’elle n’ait pas les mêmes causes et les mêmes effets, l’incertitude des protagonistes des Trois Sœurs est cousine de la nôtre. Nous pressentons également qu’une époque se termine. Après une pandémie qui a bouleversé nos existences, nous pouvons déjà pressentir les futurs perturbations que ne manqueront pas d’entraîner les changements climatiques et leur impact sur notre société. Pour nous aussi, une page se tourne, elle est même déjà tournée. L’apathie et la fuite dans les souvenirs d’un temps révolu par lesquels répondent à leur incertitude les personnages des Trois Sœurs nous renvoient comme un miroir à nos propres hésitations, à notre désir de déni, et nous questionnent nous aussi sur notre capacité à réagir et affronter un avenir incertain.

Gianni Schneider, octobre 2021

ANTON TCHEKHOV — Né en 1860, il étudie la médecine à Moscou où il exerce à partir de 1884. Il devient un soutien pour sa famille après la faillite de son père, ouvre des dispensaires et soigne gratuitement les plus pauvres. En 1890, malgré sa tuberculose, il fait un séjour d’un an au bagne de Sakhaline pour témoigner des conditions d’existence des bagnards dont il rend compte dans L’île de Sakhaline (1891). Parallèlement, il écrit des nouvelles dans différents journaux et compose des pièces de théâtre dès 1878 avec Platonov. En 1888, Ivanov et L’Ours sont mis en scène, en 1895 La Mouette, et il compose pour Stanislavski (et le Théâtre d’Art de Moscou) Oncle Vania en 1896, Les Trois Sœurs en 1901, La Cerisaie en 1904.

GIANNI SCHNEIDER — Il crée sa compagnie en octobre 1988, à trente-sept ans, et réalise plus d’une vingtaine de spectacles, dont Titus Andronicus de William Shakespeare (2001), Le Nom de Jon Fosse (2002), Équinoxe de René Zahnd (2002), Visage de feu de Marius von Mayenburg (2003), Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov (2004, 2020), Lulu d’après Frank Wedekind (2006), C’est un état de siège de Caryl Churchill (2007), Le Moche (2008), La Pierre (2014) et Stück Plastik (2016) de Marius von Mayenburg, Supermarket de Bijana Srbljanovic (2010), L’Avare de Molière (2015), La Résistible Ascension d’Arturo Ui (2012, 2020) et Mère Courage et ses enfants (2018) de Brecht.

Texte :
D’après Anton Tchekhov

Traduction du russe :
André Markowicz et Francoise Morvan,
aux Éditions Babel

ÉQUIPE DE CRÉATION

Mise en scène et adaptation:
Gianni Schneider

Dramaturgie:
Aurèle Pilet et Gianni Schneider

Version scénique:
René Zahnd

Assistant à la mise en scène:
Matthias Urban

Maître des combats:
Pavel Jancic

Scénographie:
Nina Wetzel et Sébastien Dupouey

Création vidéo:
Sébastien Dupouey

Assistant vidéo:
Giuseppe Greco

Création lumières:
Marie-Christine Soma

Création costumes:
Miriam Marto

Assistante costumes:
Leyla Liyanova

Musicien en live:
Jean Rochat

Webmaster:
Mark Pralsky

Avec:
Carine Barbey
Sibille Carrat
Barbara Tobola
Christine Vouilloz
Chady Abu-Nijmeh
Juan Bilbeny
Vincent Bonillo
Arthur Campardon
Jean-Pierre Gos
Thierry Jorand

Production et production déléguée:
TKM Théâtre Kléber-Méleau

Coproduction:
Les Colporteurs avec le soutien du Conseil du Léman
Cie de Théâtre Gianni Schneider

Avec le soutien de:
État de Vaud, Ville de Lausanne, Loterie Romande, Migros Pour-cent-culturel, Fondation Ernst Göhner, Fondation Centre Patronal, Consulat Général de Russie, Fondation Françoise Champoud, Fondation de Famille Sandoz, Fondation Michèle Berset, Casino Barrière – Montreux et d’une généreuse mécène privée