Depuis sa création en 1896, Le Dindon n’a eu de cesse d’être repris et adapté et de connaitre le succès. Alors que la déflagration des rires qu’il parvient à déclencher par la saveur de ses mots hauts en tonalité ou encore la pétulance de ses personnages, le vertige de leurs entrées et sorties en font un classique du genre, ses imbroglios et sa thématique jouent de son intemporalité.
Pontagnac, qui suit en prédateur invétéré une femme dans la rue huit jours durant, finit par s’introduire de force dans son salon – dans l’adaptation de Maryse Estier, c’est la salle de bain. À sa stupéfaction, il s’agit de Lucienne, la femme de Vatelin, un vieil ami avocat, qui comprenant la situation rocambolesque où Pontagnac s’est mis, choisit de badiner avec ce coureur acharné et téméraire. Entre infidélités et malentendus, l’intrigue se tisse avec des rendez-vous secrets et des rebondissements inattendus, mettant tous les personnages dans une position délicate, où chacun devient le « dindon » de la farce.
Appartenant à la nouvelle génération de metteurs en scène qui redonnent vie aux grands classiques, Maryse Estier insuffle ici une vision audacieuse de Feydeau. Avec l’aide de sa complice Clémence Longy, elle a choisi de l’adapter pour y déployer toute sa richesse dramaturgique, tout en explorant ses facettes les plus décalées. Avec ses atmosphères oniriques, voire cauchemardesques, Le Dindon de Maryse Estier « est une chimère » où la tension se dégonfle pour laisser place à un rire libérateur et salvateur.
GEORGES FEYDEAU — Né en 1862, Georges Feydeau s’impose, après Eugène Scribe et Eugène Labiche, en vaudevilliste remarquable, et ce avant même sa vingtième année avec Par la fenêtre (1882). Suivent une série de grands succès où il dépeint joyeusement la bourgeoisie aisée de la IIIe République : Tailleur pour dames (1886), Monsieur chasse (1892), Un Fil à la patte (1894), L’Hôtel du libre-échange (1894), Le Dindon (1896), La Dame de chez Maxim (1899), La Puce à l’oreille (1907), Occupe-toi d’Amélie (1908), ainsi qu’une série de savoureuses farces conjugales en un acte – Feu La Mère de Madame (1908), On purge bébé (1910), Mais n’te promène donc pas toute nue (1912) ou Hortense a dit « J’m’en fous » (1916).
MARYSE ESTIER — Après s’être formée au Conservatoire d’art dramatique de Genève, Maryse Estier est reçue à l’ENSATT, à Lyon, en 2013 : elle s’y forme à la mise en scène notamment auprès de Guillaume Lévêque, Jean-Pierre Vincent et Alain Françon. En 2016, elle intègre l’Académie de la Comédie-Française en qualité de metteuse en scène/dramaturge. En 2018, elle crée Lampedusa Beach de Lina Prosa à la Comédie de Genève et, en 2019, Chaise d’Edward Bond au Théâtre de l’Opprimé à Paris, ainsi que Conversation poétique biodégradable de Jean d’Amérique, au NTH8 à Lyon. En 2021, elle fonde la Cie Jordils et met en scène L’Aiglon, puis, en 2023, artiste associée au Théâtre Montansier, Marie Stuart.
Texte
Georges Feydeau
ÉQUIPE DE CRÉATION
Mise en scène
Maryse Estier
Adaptation
Maryse Estier
Clémence Longy
Assistanat à la mise en scène
Clémence Longy
Scénographie et création lumière
Lucien Valle
Son
John Kaced
Costumes
Clément Vachelard
Avec
Nicolas Avinée
David Casada
Marie Druc
Dylan Ferreux
David Gobet
Capucine Lhemanne
Clémence Longy
Mariama Sylla
Production
Théâtre de Carouge – Genève
Cie Jordils
Coproduction
Théâtre Montansier – Versailles
Création le 4 mars 2025 au Théâtre de Carouge à Genève.
Mercredi 2 avril, 19h
Pour un bon placement, contactez :
Corinne Baertschi
st@ecoute-voir.org
+41 (0)79 893 26 15
Cette prestation est rendue possible grâce au partenariat du TKM avec l’Association Écoute Voir.