L’ART LYRIQUE S’INVITE DANS LE FOYER DU THÉÂTRE
On savait le TKM ouvert à la musique sous toutes ses formes – son directeur ne laisse-t-il pas régulièrement vagabonder sa fantaisie sur les scènes d’opéra ? Ce mariage de passion autant que de raison prend une nouvelle dimension cette saison à l’initiative du nouveau capitaine de l’Opéra de Lausanne, Claude Cortese, qui propose de transporter dans le foyer, l’espace d’une soirée, des artistes de trois de ses productions (notamment le virevoltant Don Pasquale de Donizetti… dont Omar Porras a lui-même mis en scène le non moins délicieux Elisir d’amore en 2006 à Nancy !) pour des récitals «carte blanche» au format intimiste: une ou deux voix, un instrument, en guise d’invitation au voyage lyrique.
On n’est jamais plus fort qu’au pluriel ! Telle est l’intime conviction du nouveau directeur de l’Opéra de Lausanne qui, dès l’entame de sa prise de fonction, s’en est allé frapper à la porte des institutions soeurs du chef-lieu et de la région pour sonder les opportunités de collaboration et créer ainsi une saine et joyeuse émulation culturelle autour de ses productions et de son institution… et vice versa !
Tombé sous le charme du foyer du TKM, il y a immédiatement vu tout le potentiel de rencontre, de partage, d’échange – de découverte aussi : cette faculté à susciter la curiosité, à convaincre dans la douceur, à petite dose, les bienfaits à pousser la porte d’univers dont on se croit étranger, voire exclu, stigmatisation dont peut facilement être l’objet une institution comme l’Opéra de Lausanne.
Et le plus beau, c’est que le vent souffle dans les deux sens : Claude Cortese est en effet persuadé que si le public du TKM peut être amené à faire le pas à la suite de ces avant-goûts intimistes (2, 3 interprètes issus de la production avec pour seul costume… la musique !), conviviaux (possibilité de se restaurer en amont pour se mettre en « voix ») et bien dosés (50 minutes pas plus), son public à lui pourrait bien, de la même manière, se laisser séduire par les vibrations de ce lieu si particulier. Avec en sus la possibilité – si bonnes ondes partagées – de débordement… en forme de « boeuf » par exemple ?
SOIRÉE TANGO AVEC DARIO SOLARI ET JESÚS LEONEL GASSO LEGUIZAMÓN AU BANDONÉON
Le baryton est Malatesta dans «Don Pasquale» de Donizetti à l’Opéra de Lausanne les 6, 8, 11 et 13 avril 2025
Carlos Gardel (1890-1935) & Alfredo Le Pera (1900-1935) «Por una cabeza», tango
Carlos Gardel (1890-1935) & Alfredo Le Pera (1900-1935) «Volver», tango
Sebastían Piana (1903-1994) & Homero Manzi (1907-1951) «Milonga sentimental», milonga
Lucio Demare (1906-1974), Agustín Irusta (1903-1987) & Roberto Fugazot (1902-1971) «Dandy», tango
Aníbal Troilo (1914-1975) & Alberto Castillo (1914-2002) «Desencuentro», tango
Alfredo Zitarrosa (1936-1989) «El violín de Becho», milonga
Aníbal Troilo (1914-1975) & Alberto Castillo (1914-2002) «La última curda», tango
Juan de Dios Filiberto (1885-1964) & Coria Pañaloza (1881-1975) «Caminito», tango Filiberto-Pañaloza
Carlos Gardel (1890-1935), Alfredo Le Pera (1900-1935) & Mario Battistella (1893-1968) «Melodía de arrabal», tango
Dario Solari, baryton & guitare
Né à Montevideo en Uruguay, Dario Solari est l’un des interprètes de Verdi et du répertoire bel canto les plus demandés. Lauréat des concours «Ferruccio Tagliavini» à Deutschlandberg, «Tito Schipa» à Lecce et «Iris Adam Corradetti» à Padoue, il se produit sur les plus grandes scènes de la planète – Deutsche Oper Berlin, San Carlo de Naples, Arènes de Vérone, Opéra de Monte-Carlo, Opéra de Rome, Welsh National Opera, Maggio Musicale Fiorentino, Megaron d’Athènes… –, sous la direction de chefs tels que Riccardo Muti, James Conlon, Roberto Abbado et Zubin Mehta. Parmi ses engagements récents et futurs: des Simon Boccanegra (rôle-titre) au Teatro Communale de Bologne et à l’Opéra de Rouen, des Escarmillo (de Carmen) à Leipzig et Tel Aviv, des Barone Scarpia (de Tosca) à Francfort, Dijon et Tokyo, un Figaro (des Nozze di Figaro) à Tokyo, un Renato (d’Un ballo in maschera) à la Deutsche Oper Berlin, un Macbeth (rôle-titre) à Poznań, un Dottor Malatesta (de Don Pasquale) au Teatro Colón de Buenos Aires, un Iago (d’Otello) à Kiel et un Germont (de La traviata) à Toulouse.
Jesús Leonel Gasso Leguizamón, bandéon
Originaire d’Uruguay, il voyage en Europe et Asie pour des projets de Tango et musique populaire. Il a enregistré deux albums primés par le MEC et remporté plusieurs National Music Awards (2015-2022). Il a joué dans les grands festivals de jazz de l’Uruguay, notamment avec Paquito de Rivera. Membre de groupes Jazz-Fusion (Luis Alderotti Quartet, Federico Lazarini Grupo, etc.), il a été soliste aux Galas de Tango avec l’OFM. En 2020, il a remporté le concours national avec Dante en Lagomar (Tango). En 2021, il a rendu hommage à Piazzolla avec l’OSSODRE. Il a lancé des projets comme Lonjatangó et Leo Gasso Cuarteto, soutenus par le programme Expande Músicas. Lauréat du concours international « Che Bandoneón » en 2022, il a joué avec la Philharmonique de Tenerife. En 2024, il accompagne Plácido Domingo à Colonia, Uruguay.