« C’est un roc !… C’est un pic… C’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! »
Cyrano de Bergerac, sa tirade du nez, la scène du balcon, le siège d’Arras, sa dernière gazette chez les religieuses… Nous aimons tout de sa verve poétique, la puissance de ses mots d’amour, son sens de la formule incisive ou chatoyante.
Tout nous séduit chez ce personnage qui a rejoint nos images d’Épinal avec sa cape, son chapeau au large bord et ce nez protubérant qui l’enlaidit et le contraint à être l’ombre, l’esprit et la voix d’un autre, d’un Christian de Neuvillette séduisant, mais sot, pour dire à loisir son amour passionné et fidèle, absolu, pour sa cousine, Magdeleine Robin dite Roxane, belle et précieuse…
À travers cette fiction de 1897, nous retrouvons tout un pan du XVIIe siècle, l’Hôtel de Bourgogne et Montfleury, les codes de l’honneur, comme (sous des traits réinventés) le personnage historique de Savinien de Cyrano de Bergerac – qui vécut entre 1619 et 1655 et fut l’auteur d’essais comme L’Autre Monde ou les États et Empires de la lune (1650) et de pièces comme Le Pédant joué (1645) ou La Mort d’Agrippine (1654).
Pour une nouvelle interprétation de ce texte truculent qu’est Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, Jean Liermier confie à Gilles Privat, cet acteur franco-suisse de talent, la gageure de tenir le rôle-titre et ses 1600 vers.
EDMOND ROSTAND – Né en1868, Edmond Rostand quitte Marseille pour faire des études de droit à Paris. S’il s’inscrit au barreau comme avocat, c’est cependant une carrière d’écrivain qu’il choisit de suivre. Il publie à vingt-deux ans Les Musardises et Ode à la musique, mais se révèle très vite dramaturge avec notamment un premier vaudeville, Le Gant rouge en 1888, ou encore Les Romanesques et La Samaritaine, respectivement présentés à la Comédie-Française en 1894 et en 1897, juste avant le succès fracassant de Cyrano de Bergerac au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, alors qu’il n’a que vingt-neuf ans. Élu à l’Académie française en1903, Edmond Rostand s’investit grandement pendant la Première Guerre mondiale, en levant des fonds pour les soldats et en étant infirmier-auxiliaire. Il meurt de la grippe espagnole en décembre 1918, alors que L’Aiglon (créé en 1900) est à nouveau à l’affiche, en pleine fête de l’Armistice.
JEAN LIERMIER – Formé au Conservatoire de Genève, ce comédien français, né en 1970 à Annemasse, se lance dans la mise en scène des classiques du XVIIIe siècle avec Marivaux (en 1999, La Double Inconstance; en 2008, Les Sincères et Le Jeu de l’amour et du hasard) et Beaumarchais (en 2012 avec Figaro!), mais aussi du Grand Siècle avec Molière (dont il crée Le Médecin malgré lui en 2007, L’École des femmes en 2010, Le Malade imaginaire en 2014) et du XIXe siècle avec Alfred de Musset (en 2004 pour On ne badine pas avec l’amour ; en 2008 pour Les Caprices de Marianne) et avec Heinrich von Kleist (pour Penthésilée, en 2008). Pour autant, il ne s’interdit nullement quelques incursions dans un répertoire plus contemporain comme en 2002, lorsqu’il met en scène Loin d’Hagondange de Jean-Paul Wenzel ; en 2000 une pièce d’Edward Albee, Zoo Story, et une adaptation de Peter Pan de James Matthew Barrie ; en 2011 avec Harold et Maude ; en 2016, avec La Vie que je t’ai donnée de Pirandello. Il dirige depuis 2008 le Théâtre de Carouge – Atelier de Genève.
PRESSE
Le Temps – Alexandre Demidoff – 02.11.17
RTS Culture web – par Thierry Sartoretti – 03.11.17
RADIO
RTS – Vertigo – 02.11.17 – Thierry Sartoretti
RTS – Culture au point – 03.11.17 – débat entre Thierry Sartoretti et Alexandre Demidoff
ÉQUIPE DE CRÉATION
Mise en scène :
Jean Liermier
Scénographie:
Rudy Sabounghi
Costumes :
Coralie Sanvoisin
Maître d’armes :
Pavel Jancik
Création univers sonore :
Jean Favarel
Création lumière :
Jean-Philippe Roy
Univers sonore :
Jean Favarel
Maquillages et coiffures :
Leticia Rochaix-Ortis
Vidéo :
Giuseppe Greco
Assistanat à la mise en scène :
Nalini Menamkat
Régie générale et plateau :
François Béraud
Régie plateau :
Mélina Küpfer, Cédric Räuber
Régie lumière :
Thomas Rebou
Régie son et vidéo :
Gautier Janin
Habillage :
Cécile Revaz, Elise Vuitel
Administration de tournée :
Nina Vogt
Avec :
Aude Bourrier, l’ouvreuse, le mousquetaire, le quatrième cadet, sœur
Candice Chauvin, Brissaille, Lise, le cinquième cadet, Mère Marguerite
Boris Degex, Cuigy, le Vicomte de Valvert, le deuxième poète, le deuxième cadet
Mathieu Delmonte, de Guiche
Julien George, Le Bret
Baptiste Morisod, Lignère, le régisseur, l’apprenti, le premier cadet
Tibor Ockenfels, le petit marquis, le premier poète, le troisième cadet
Ludovic Payet, Montfleury, le troisième poète, Carbon, le capucin
Yann Philipona, Christian
Gilles Privat, Cyrano
Lola Riccaboni, Roxane
André Schmidt, Ragueneau
Christine Vouilloz, le pickpocket, la Duègne, l’enfant, la sentinelle
Production déléguée :
Théâtre de Carouge–Atelier de Genève
Coproduction :
Théâtre de Carouge–Atelier de Genève, TKM Théâtre Kléber-Méleau
Réalisé avec le soutien de : l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne / Diese # Rhône-Alpes, Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture, la CORODIS et La Loterie Romande.
Pour les représentations au TKM remerciements à Jacques Laufer pour son soutien.
Création :
Théâtre de Carouge–Atelier de Genève le 31 octobre 2017