Voilà de nombreuses années que Nurit Stark et Cédric Pescia partagent toutes les couleurs de leur passion. Leur duo chez Claves est documenté par plusieurs albums de sonates, dont le dernier baptisé Clara & Robert Schumann est encore tout chaud. Mais le couple n’est pas exclusif et nourrit depuis quelque temps une collaboration féconde avec la violoncelliste Monika Leskovar, qui partage comme eux une soif d’ouverture sans cesse renouvelée et d’écoute. Il en faut pour défendre cette écriture sur le fil du rasoir qui caractérise les œuvres au programme de cette soirée. Nous sommes en 1844. Schumann quitte Leipzig pour Dresde dans un état de dépression profonde. Comment sortir de l’impasse ? Comment se rassembler, malgré un état psychique pitoyable et la scène artistique de peu d’envergure qui caractérise Dresde ? Il écrit : « Bach a la gravité, Mozart la légèreté, Beethoven le feu, Schubert le sombre. Il ne me reste qu’une chose : le rien. Mais ce rien infini est plus vaste que ce que les autres ont possédé. Un « rien » intérieur et aussi extérieur, avec l’éclatement aux quatre coins de l’Europe de révolutions qui le dépassent. Comme il faut « créer tant qu’il fait jour », il explore l’une des plus parfaites combinaisons de la musique de chambre : le trio avec piano.
Nurit Stark
Monika Leskovar
Cédric Pescia