Coton

Dehors, devant la porte, c’est bien un cachalot qui barbote. Certains prétendent qu’il s’agit d’un crocodile – mais non ! Ils ne voient que la gueule, les dents, un peu la longueur – mais il y a bien plus… Ils ne perçoivent pas le dos du cachalot, sa masse suggérée. Ils ne remarquent pas sa queue de cétacé repliée sur son corps mais pourtant visiblement déployée comme les ailes d’un papillon. Insister, faire voir le cachalot !

Près du cachalot – qui est donc un cachalot, je n’en démords pas et le répète – il y a un arbre au pied duquel s’amasse un tapis blanc. Je me baisse et touche de petites boules, douces comme du coton, au parfum de tilleul (en est-ce ?). Je ne reconnais pas la feuille. J’emplis ma main de matière duveteuse et j’entre, le poing fermé. Si je l’ouvre, les spores se répandront et garniront le foyer aux teintes sombres de petits éclats blancs. Très tentant, la dissémination…

Odile Cornuz, semaine du 9 mai 2016